La saison 2016 / 2017 festive et audacieuse de l’Opéra de Madrid (Teatro Real) dans le cadre du bicentenaire de sa fondation

 

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       Déclaré en 2015 par l’Observatoire de la Culture troisième institution nationale et culturelle après les Musées du Prado et de la Reina Sofia et la première dans le domaine des arts scéniques, l’Opéra de Madrid commémore durant la saison 2016- 2017 et 2017-2018, 200 ans de sa fondation et 20 ans de sa réouverture après la rénovation en 1997, avec des programmations qui sont autant de défis artistiques que citoyens, étendant sa présence dans la capitale et sur le plan international. Ce nouvel élan a été impulsé à l’Opéra par son Président depuis 2007, le Marquis Gregorio Marañon y Bertran de Lis, Académicien, personnalité emblématique dans le domaine des arts, qui le 8 avril 2016 sera nommé Commandeur dans l’Ordre de la Légion d’Honneur par Manuel Valls.

    Parmi les objectifs du Teatro Real : multiplier les commandes et les productions de nouvelles œuvres, augmenter les coproductions avec d’importants opéras en Europe et étendre la présence du Teatro Real sur les scènes internationales. Ses engagements de consolider le public fidèle et d’en gagner un nouveau parmi les jeunes et les enfants s’expriment par l’alternance dans cette prochaine saison de la redécouverte des œuvres du répertoire avec des créations contemporaines et le développement de sa politique ambitieuse d’ouverture à d’autres genres musicaux : pop, rock, jazz et à des programmes interdisciplinaires en collaboration avec 13 grandes Institutions culturelles madrilènes, à travers des propositions très diversifiées. En amplifiant les connexions et les interactions de l’opéra avec d’autres formes d’expression artistique : littérature, arts plastiques, photo, mode, le Teatro Real inscrit le genre lyrique dans un contexte plus vaste de création et renforce sa présence et la diffusion de ses productions dans le paysage culturel madrilène. Ainsi pour intensifier la diffusion de l’opéra le Teatro Real a augmenté sa production d’enregistrements audiovisuels des œuvres et la retransmission en direct d’opéras sur les places, dans les auditoriums, des cinémas et les Centres Culturels scolaires. La saison 2016 2017 seront retransmis entre autres Les Puritains de Verdi, Le retable de Maese Pedro de Manuel de Falla, Brundibar de Hans Krasa. Plusieurs expositions de photos des productions les plus importantes depuis la réouverture de l’Opéra se succéderont tout au long de la saison. Enfin un riche programme d’activités pédagogiques et ludiques est destiné aux jeunes. Une politique tarifaire incitative pour les moins de 35 ans, déjà mise en place, favorisera l’accès aux spectacles à ce public.

        La saison 2016 / 2017 ouvrira le 15 septembre avec un événement dans la vie culturelle de Madrid, Othello de Verdi, coproduit par la English National Opera et la Kungliga Operan de Stockholm avec une distribution internationale éblouissante dans la mise en scène de David Alden dont on a vu cette saison une magnifique Alcina. Dans la programmation plusieurs nouvelles coproductions : Norma de Bellini, avec le Palau de les Arts de Valencia et l’Association Bilbayenne des Amis de l’Opéra, Le Hollandais volant de Richard Wagner avec le Bergen Nasjojale Opera, l’Opéra d’Australie et l’Opéra de Lille, des productions du Teatro Real Madame Butterfly de Giacomo Puccini, La clémence de Titus de Mozart. Billy Bud de Benjamin Britten sera créé à Madrid, coproduit avec l’Opéra de Paris et le English National Opéra dans la mise en scène de Déborah Warner sous la baguette de Ivor Bolton qui dirigera également Rodelinda de Georg Friedrich Haendel, créé en Espagne en coproductions avec les Opéras de Francfort, Lyon et Barcelone dans la mise en scène de Claus Guth. Claus Guth a mis en scène en mars, avril 2016 un très décoiffant Parsifal de Wagner.

         Ivor Bolton, directeur musical de l’Opéra de Madrid, dirigera aussi Le coq d’or de Rimski-Korsakov dans la mise en scène de Laurent Pelly. Parmi les créations très attendues Bomarzo de l’Argentin Alberto Ginastera qui depuis 40 ans n’a pas été représenté en Europe. La mise en scène sera assurée par Pierre Audi, directeur artistique de l’Opéra d’Amsterdam et la direction musicale par David Afkham, directeur titulaire de la ONE (Orchestre National d’Espagne). Autour de cette création qui sera un événement européen un programme transversal impliquant plusieurs institutions : un cycle de tango à la fondation Albeniz, des expositions d’arts plastiques à la Bibliothèque Nationale, musique de chambre avec la Fondation Juan March, débats et rencontres.

       La création actuelle sera représentée par trois productions, chacune de type différent. La création mondiale de la Ciudad de las mentiras (La ville des mensonges) commande du Teatro Real à la compositrice sévillane Elena Mendoza, inspiré de quatre récits de Juan Carlos Onetti, mis en scène par Mathias Rebstock et dirigé par Titus Engel. Deux opéras de chambre créés récemment Displace de Raquel Garcia-Tomas et Juan Magrane et Le malentendu d’après Camus de Fabienne Panisello seront présentés aux Teatros del canal.

       Deux œuvres en version concert : Macbeth de Verdi dirigé par James Conlon avec Placido Domingo dans le rôle titre et Curlew river de Benjamin Britten avec le groupe Britten Sinfonia, compléteront la programmation opératique.

       À l’affiche du Teatro Real également une série de récitals, de concerts lyriques avec entre autre Juan Diego Florez, Cécilia Bartoli, et des propositions interdisciplinaires.  Le baryton Paulo Szot sera le protagoniste d’un concert, hommage à Frank Sinatra.

        La programmation de danse est composée de El corsario de Manuel Legris par le Wiener Staatsballett, d’un programme des œuvres de William Forsythe par la Compagnie Nationale de Danse et de deux programmes de Martha Graham Dance Company.

        La programmation 2016 / 2017 n’est pas articulée autour d’une problématique particulière, cependant on peut dégager quelques coïncidences, résonances thématiques et des points communs entre les œuvres. Les livrets de plusieurs ont pour source des textes de grands auteurs : Shakespeare, Corneille, Camus, Melville, Perrault, Pouchkine. Les thèmes du pouvoir, de la figure de la femme et de l’inversion des stéréotypes du féminin et du masculin (Rodelinda de Händel) reviennent dans plusieurs opéras. Certains d’entre eux comme Le coq d’or, Billy Bud, Bomarzo ont été censurés à l’époque. Pour conclure je voudrais rendre hommage à Joan Matabosch, directeur artistique et à son équipe, qui depuis 2014, grâce à l’intelligence, à l’audace de sa politique et à la qualité de ses programmations, a inscrit le Teatro Real parmi les plus importantes Institutions culturelles nationales et internationales, l’ouvrant chaque saison plus à la société. Et tout ceci avec seulement 25 % de financement public pour le budget total du Teatro Real dont le reste vient des recettes propres, des mécénats et des coproductions.

 

Teatro Real www.teatro-real.com