Le discours de Jorge Lavelli  à la mémoire d’Irène Sadowska-Guillon, une grande critique dramatique française et notre correspondante permanente à Madrid,  prononcé lors de la cérémonie de remise des Prix du Syndicat professionnel de la critique de théâtre, musique, danse.

Irène Sadowska Guillon nous a quittée il y a quelques mois…

Critique de théâtre et d’opéra, sa passion pour ses activités n’avait pas de limites. Elle voyageait beaucoup et écrivait sur le théâtre français, espagnol, italien et sud-américain avec la concentration et le plaisir que seuls les grands amateurs peuvent -parfois- s’offrir.

Elle présentait aussi des créateurs polonais car elle était née en Pologne. Et ses formidables articles, ses critiques étaient publiés dans les pages des publications françaises, espagnoles et polonaises.

J’ai eu le privilège de faire partie de ses amis et de partager souvent sa passion et son engagement pour la littérature dramatique, d’où qu’elle vienne.

Au départ, le centre de notre dialogue fut Witold Gombrowicz. Irène avait fait son doctorat sur lui et moi, j’avais introduit Gombrowicz-dramaturge en Europe avec d’abord, Le mariage, que je présentais au Concours national des Jeunes Compagnies de 1963.

Je venais de m’installer à Paris et jusque là, je n’avais jamais rencontré de personne si passionnée par l’activité théâtrale, la préparation d’un spectacle et l’écriture scénique.

Sa passion pour l’art théâtral alimentait son énergie, sa vivacité et son acuité. Irène Sadowska était quelqu’un d’infiniment sensible à tout ce qui est vrai, intelligent et visionnaire. Toutes ces qualités fondaient en elle une exigence de plaisir et de risque, d’audace et de sens, et son insatiable curiosité. Cette forte curiosité qui nous manque si souvent… Et qu’il me plait aujourd’hui d’évoquer. L’intrépide curiosité d’Irène était une leçon.

Merci.