L’imagination au pouvoir

Exposition « Objets de désir – Surréalisme et design 1924 – 2020 » 

Du 12 novembre 2020 au 21 mars 2021 à la CaixaForum de Madrid. Et ensuite à la CaixaForum de Séville, Barcelone et Mallorca.

Une exposition magnifique en collaboration avec le Museum Vitra de Design de Weil am Rhein, qui l’a déjà présenté, peut se voir actuellement à Madrid. Le bâtiment de la CaixaForum a déjà une architecture moderne récupérant un ancien atelier, qui vaut le détour. Cette exposition présente les créations de designers à partir du surréalisme (rappelons qu’André Breton avait rédigé le Manifeste du Surréalisme en 1924).

Piero Fornasetti. L’assiette décorative. Thème avec variations, 1950

Il y a bien sûr dans cette exposition les grands noms du surréalisme : Dali, Magritte, Aulenti, Oppenheim, Le Corbusier, Giorgio de Chirico, Man Ray avec de tableaux, des photos et des objets mais les objets exposés sont en majorité signés de designers, de stylistes, d’architectes d’intérieur. L’exposition nous accueille avec les portraits de Freud et de Marx. Elle est répartie en quatre salles : Songe du surréalisme, Image et archétypes, Surréalisme et érotisme et pour finir La pensée sauvage.

Les designers s’emparent du surréalisme pour passer outre la valeur d’usage des objets communs et y introduire les associations d’idées, le subconscient pour les « inventer » de nouveau. 

Aldo Tura. La pippa. 1960 Photo Andréa Sütterlin

La valeur d’usage peut disparaitre comme pour ce fauteuil métallique avec des cornes de métal sur l’assise, donc inutilisable pour s’asseoir. Mais il y a aussi un cheval lampadaire de 1m 50 de haut, une desserte pipe, une théière en forme de crane d’animal, etc.

Les objets sont mis en relation avec les tableaux, photos, etc. surréalistes pour montrer l’influence que ces créations ont pu avoir sur la conception de ces objets.

Il y a également des films dont entre autres La Coquille et le Clergyman de Germaine Dulac  d’après le  scénario d’Antonin Artaud.

Des photos d’intérieurs décorés sur le mode surréaliste, des montages de photos d’après le même principe.

Iris van Herpen, Robe Syntopia. Photo Yannis Vlados

À partir de 1924 et dans les années suivant la deuxième guerre, cet esprit a libéré l’imagination des créateurs. En sont sortie des œuvres qui font sourire, rire même, penser, créent une nouvelle vision de l’objet qui modifient notre façon de le voir.

Toute cette inspiration se retrouve encore de nos jours dans des créations de design. Une exposition passionnante. Les œuvres proviennent du Museum Vitra de Design mais aussi d’autres collections et de particuliers.

En tout 285 œuvres réunies pour montrer les facettes moins connues de la répercussion du surréalisme dans l’art mais aussi dans la vie quotidienne.